Résister à la dérive sécuritaire

Pour sa 4ème édition à Marseille, du 18 au 25 septembre 2010, PRÉAVIS DE DÉSORDRE URBAIN met l’accent sur la notion de trouble de l’ordre public.

La dérive sécuritaire de notre société est source d’une certaine forme d’inhibition des échanges entre citoyens dans l’espace public. La performance est un acte artistique parfois subversif, souvent poétique, qui se nourrit du contexte dans laquelle elle se déroule, tout en le modifiant. Le festival invite à déroger, déborder, déranger, perturber mais aussi interroger, interpeller, proposer aux publics des expériences inattendues, décapantes, d’autres manières de vivre ensemble en milieu urbain.

PRÉAVIS DE DÉSORDRE URBAIN questionne les liens entre performance, art urbain, art contemporain, spectacle vivant ; esquisse des pistes de réflexion sur l’enjeu citoyen des nouvelles écritures artistiques dans l’espace public ; et convoque la ville, le quotidien, le détournement des usages citoyens et des relations sociales comme terrain d’expériences artistiques. Avec une dose de désordre, PRÉAVIS DE DÉSORDRE URBAIN rend perceptible ces créations tout en inventant des rencontres avec le public, qui conservent la vitalité de l’art dans une ville en contexte

Artistes invités

Non Grata (Estonie), Zineb Benzekri (France), Valérie Vanhoutvinck (Belgique), Nieves Corréa (Espagne), Antoine Castaigne, Fabrice Pras, Benoit Rassouw (France), Peter Grzybowski (Pologne), Domix Garrido (Espagne), Elsa Mingot (France), Eva Doumbia, , Hilario Alvarez(Espagne), Clémént Aubert(France), Jean-Christophe Petit (France), Randy Gledhill (Canada),Maison Close; Compagnie Terrain Vague, Private(s), Lucas Murgida, Nuage, Antoine Castaigne, Fabrice Pras, Benoit Rassouw, L’agence des suicides, Elsa Mingot, L’accident, Non Grata, La Piscine; Isabelle Frémin. 
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ÉDIT POST- FESTIVAL

Une annulation sans préavis

Le mardi après-midi, le maire des 4/5 prenait la décision ferme et définitive d’ANNULER la manifestation du samedi, de SUPPRIMER la subvention promise, et de nous fermer le Centre Fissiaux, notre base logistique

Toute explication était vaine : la décision était irrévocable.

Ne pas réagir aurait été un non-sens dans la logique de Préavis de Désordre Urbain. Nous avons donc sollicité Patrick Mennucci, maire des 1/7, pour accueillir notre manifestation dans son secteur. Ce qu’il a fait.

Un communiqué de presse a été lancé le jeudi soir pour prévenir le public du changement de lieu.

Tapage intempestif sur Longchamp

Dans la nuit du vendredi au samedi, d’énormes tags (entre 20 et 30 de 2×3 mètres) ont surgi sur les murs des immeubles, les stores de devantures et le mobilier urbain du boulevard Longchamp avec l’inscription PRÉAVIS DE DÉSORDRE URBAIN, façon insulte.

Nous avons immédiatement porté plainte pour utilisation abusive du nom du festival et M. Mennucci, pour dégradation de la voie publique.

Le festival s’est terminé samedi dans une ambiance plutôt festive aux Danaïdes. Le public et les passants se sentaient interpellés, troublés et devenaient complices des actions.

Cette annulation a soulevé beaucoup de questions et nourri des débats au sein des artistes et du public sur la liberté d’expression, la liberté de création, les limites de l’action artistique dans l’espace public, la censure.

Des questions qui restent ouvertes.


Programme :

Samedi 18 septembre – de 16h à 20h
Désordre en Friche

Inauguration du Festival dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine. Un parcours d’installations-performances dans la Friche explorant la frontière entre intimité et vie publique.

Avec : Maison Close; Compagnie Terrain Vague, Private(s), Lucas Murgida, Nuage, Antoine Castaigne, Fabrice Pras, Benoit Rassouw, L’agence des suicides, Elsa Mingot, L’accident, Non Grata, La Piscine; Isabelle Frémin.

Pour prolonger la soirée, la Cie T.Public présente Le défilé de marques, une collection d’hommes et de femmes à 20h30.

Lundi 20 septembre – de 19h à 21h
Rencontre au Comptoir à L’Eolienne, café culturel

A l’heure de l’apéro, les artistes du festival présentent leurs projets detrouble de l’ordre public ; et les confrontent au point de vue d’un invité représentant une forme d’ordre urbain

Avec : Non Grata (Estonie), Zineb Benzekri (France), Valérie Vanhoutvinck (Belgique), Nieves Corréa (Espagne), Antoine Castaigne, Fabrice Pras, Benoit Rassouw (France), Peter Grzybowski (Pologne)

Invité : Boris Grésillon, géographe
L’éolienne, 5 rue Méolan, 13001 Marseille / café culturel associatif, adhésion annuelle 3€; à la 1ère visite, donne droit à un verre offert.

Mardi 21 septembre – de 19h à 21h
Rencontre au Comptoir au Bar du Cinéma Les Variétés
Invitée : Gisèle Gros-Coissy, Déléguée à la Culture et à la Politique de la Ville, Mairie 2ème/3ème

Mercredi 22 septembre – de 14h à 20h
Itinéraire de Désordre Urbain – Départ arrêt tram Joliette
L’itinéraire suit le trajet du tramway entre Joliette et Noailles. 12 stations de performance, 12 pauses nécessaires pour habiter l’agitation urbaine, proposées par des duos d’artistes tirés au sort.

Jeudi 23 septembre – de 19h à 21h
Rencontre au Comptoir – L’Équitable Café
Invitée : Claude Renard-Chapiro, Agissante culturelle entre Culture et Développement Urbain

Vendredi 24 septembre – A partir de 20h
Préavis D’Insomnie – Théâtre des Bernardines

Une nuit de la performance qui explore les relations « de la rue à la scène. Un temps long (de 20h à 3h du matin), une sensation pour éprouver la durée de la nuit.
Avec tous les artistes du Festival.
Le Théâtre des Bernardines, complice du Festival, encourage les artistes à habiter les espaces du théâtre en lien avec l’espace public extérieur.

Samedi 25 septembre – de 15h30 à 19h30
Avis de Chantier – 5 avenues

Attention! Le quartier des 5 avenues est quadrillé. De l’avenue Maréchal Foch au Boulevard de la Blancarde en passant par la place du Maréchal Fayolle ; de l’avenue des Chartreux au Boulevard Philippon ; du parc Lonchamp au Boulevard de la Libération. Tous les artistes du festival, dans l’esprit d’un commando de performers, investissent un périmètre urbain pendant 4 heures, avec pour principale mission : expérimenter d’autres modes de flux urbains et d’autres manières de vivre ensemble dans l’espace public.